Yvonne Bernardin
Il y avait Yvonne qui est arrivée un an après moi. Elle est née le 18 novembre 1935. Étant un peu plus jeune, elle avait moins de responsabilités familiales. Mais elle aidait quand même dans le jardin avec les betteraves, etc. Et les tâches qu’on pouvait lui trouver dehors. Un jour, Yvonne avait le gros couteau de cuisine dehors, je ne sais pas pourquoi, mais la mère demanda à Idola, sa petite sœur, de lui apporter le couteau et tout de suite. En sortant par la porte, elle trouva Yvonne qui tenait le couteau par la lame. Idola prit la poignée et tira le couteau d’un coup sec coupant ainsi le dedans de la main d’Yvonne. Aujourd’hui, Yvonne a encore l’index de la main droite marqué par cette blessure. Yvonne a fini sa 11 ͤ année et a poursuivi une carrière dans les banques à Winnipeg. Elle a rencontré Charles Steiner, né le 7 mars 1933. Ils se sont mariés le 7 avril 1956, ils se sont installés à Medecine Hat pour élever leur famille. Ils ont eu trois enfants, le plus vieux Michael est né en 1957, Susan en 1959 et Jefferey, le dernier, en 1964.
Idola Bernardin
Idola, la plus jeune des filles, est née le 28 novembre 1936, a suivi les traces d’Yvonne et a ensuite rencontré Bob Burns, né le 21 août 1938. Ils se sont mariés le 13 décembre 1956 pour enfin sillonner le Manitoba et l’Ontario, et finalement s’installer à Sainte-Anne-des-Chênes durant plusieurs années. Ils sont maintenant installés à Winnipeg. Angèle, sa mère la trouvait tellement fatigante qu’elle voulait la mettre en vente. Les autres membres de la famille n’ont pas voulu, mais je me demande aujourd’hui si l’on a pris la bonne décision. Idola, elle, petite, se promenait dans la cour souvent en couche. Elle perdait souvent son équilibre et se retrouvait par terre le fessier en l’air! Le mouton de Fleurette était rendu à un âge où il aimait foncer tête première. Alors il s’alignait sur Idola et la bousculait d’un coup de tête. Fier de son coup, il la suivait partout dans la cour. Et nous, il fallait veiller à ce que ça n’arrive pas trop souvent. Un été, nous étions tous dans les champs de betteraves avec la mère à la barre. Tard dans l’après-midi, sous un soleil brûlant, nous nous encouragions à finir nos bouts de rangs. Par précaution, notre mère avait demandé à Idola de venir nous annoncer l’heure, durant ce temps-là, on savait où était Idola.
La voilà rendue au milieu du champ quand est apparue la fameuse tempête de grêle dont je vous parlais plus haut. Alors, la mère, voyant le danger elle aussi, demanda à Lucette, ma sœur, et à Anita, notre cousine, d’aller vite à la rencontre d’Idola et du chien Bongo. Les deux salvatrices ont rencontré Idola juste au moment où la tempête a éclaté. Elles se faisaient frapper par des glaçons gros comme des tasses. Elles essayaient de se protéger la tête avec le corps du chien, mais sans succès, il les mordait. Perdues dans la tempête, elles se sont rendues, sans le vouloir au fossé du chemin de fer. Après un moment de répit, elles ont filé vers le village, et se sont arrêtées chez Hewko. Le gros de la tempête passé, on a balayé le champ pour ne rien trouver. Rendus à la maison, c’est là qu’on a su où elles étaient toutes les trois. Lucette et Anita ont eu sur la tête plus de cinquante points de suture chacune. Nos voisins tout près ont trouvé un morceau de glace tout d’un bloc de quatre pouces sur quatre pouces et de onze pouces de longueur. Idola était aussi fatigante après la tempête qu’avant. Quant aux betteraves, il ne restait que les racines. Cependant, quelques jours plus tard, deux petites feuilles sont apparues sur les plants pour nous donner une des plus belles récoltes que nous avons eues.
George Bernardin
George, le dernier de mes frères, le dernier de la famille, est né le 8 février 1938. Je ne crois pas qu’il ait été plus gâté que les autres dans la famille. Au contraire, il a eu la chance d’apprendre par nos expériences et d’éviter toutes les bêtises qui se répètent trop souvent dans la vie. Comme nous autres, il a appris le métier de la ferme et de la charpenterie. Quand son père prit sa retraite, George entreprit le métier avec Marcel. Une quinzaine d’années avant sa propre retraite, il entreprit la surveillance des autobus scolaires pour la division du Cheval-Blanc, en plus de superviser les réparations et l’entretien des écoles de la division. Le 21 mars 1960, il épousa Claire Chabot, née le 19 juin 1940. Ils eurent quatre enfants : Rachelle, née en 1962, Paulette, en 1963, Christine, en 1967 et décédée en 1972, et finalement, Dean, né en 1974. Il a pris sa retraite en 2000, une retraite bien méritée. Il s’occupe de son jardin et prépare des repas. Il peut à loisir admirer les photos de ses petits-enfants. Surtout en l’absence de son épouse Claire Chabot qui est très occupée avec sa compagnie de produits de beauté.